C’est ainsi que lorsque le PROMER a lancé Saloum Métal, une organisation professionnelle fondée dans le double but d’offrir des emplois aux jeunes et de fournir des services de travail des métaux aux agriculteurs locaux, Pape était parmi les premiers à se présenter. "J’ai toujours voulu faire un travail manuel, mais les revenus de l’agriculture peuvent être faibles, et je ne suis pas attiré par les travaux des champs," dit-il. "Saloum Métal m’a donné la formation dont j’avais besoin pour démarrer mon propre atelier de travail des métaux, et je n’ai pas eu besoin d’aller à Kaolack. J’ai pu rester ici avec ma famille."
Les jeunes sénégalais tournent de plus en plus le dos aux zones agricoles traditionnelles comme Sokone, mais le PROMER espère que la création d’autres formes d’emploi, parmi lesquelles le travail des métaux, pourra les encourager à rester. La migration des zones rurales vers les villes est un phénomène courant dans les villages à faible revenu du Sénégal, où les gens relativement pauvres se sentent poussés dehors et les gens moyennement riches connaissent le même sentiment. Ce sont les villes comme Dakar, la capitale du Sénégal, qui supportent la plus grande partie de ce fardeau et doivent faire face à l’afflux de personnes en provenance des zones rurales. Avec ses 12 700 habitants, Sokone constituait une cible idéale pour le programme Saloum Métal. Ses objectifs, lors de son lancement, étaient de mettre en relief les possibilités offertes dans des professions se situant aussi bien en amont qu’en aval de l’agriculture, de réduire le chômage des jeunes, et de générer des occasions de constitution de réseaux, pour les jeunes et pour les parties prenantes. En 2007, 21 micro-entreprises et 252 emplois avaient été créés dans le sillage du programme. Les jeunes qui avaient été formés par Saloum Métal ont vu leur revenu mensuel s’accroître d’environ 50 000 CFA. Les bénéficiaires se sont montrés moins enclins à quitter la région. Le secteur agricole en a également retiré des avantages, puisque de plus en plus d’agriculteurs ont modernisé leurs techniques d’exploitation grâce aux équipements métalliques qu’ils sont désormais en mesure d’acquérir, et notamment des charrettes à ânes et des houes durables.
Selon le PROMER, la qualité du travail local des métaux s’est améliorée grâce au renforcement des capacités des jeunes de la région. L’organisation explique que la hausse des rendements agricoles a permis d’accroître l’autosuffisance des agriculteurs et d’améliorer la transformation après récolte. Cela ne signifie pas que le programme soit à l’abri des difficultés ; les coupures de courant et la concurrence l’empêchent de concrétiser tout son potentiel. Le transport des matières premières depuis Kaolack et, plus loin, depuis Dakar constitue également un problème. PROMER estime néanmoins qu’une meilleure organisation du secteur du travail des métaux pourrait contribuer à rendre ces problèmes moins pressants.
On pourra obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec :
Hyacinthe Mbengue, ([email protected]) Coordonnateur du projet – PROMER II
Hawa Sow Bousso Ndiaye ([email protected])
Cet article est repris du site http://www.fidafrique.net/article28...