10 mai 2011

Des journalistes de Radio Victoria (département de Cabañas, Salvador) ont reçu plusieurs menaces de mort. Amnesty International estime que le personnel de la station est en danger.

Pablo Ayala et Manuel Navarte sont journalistes à Radio Victoria, une station communautaire du Salvador qui traite de questions sociales et de problèmes liés aux droits humains. Le 30 avril, Pablo Ayala a passé la nuit au bureau en raison des fortes pluies. Vers 4 heures du matin, il a entendu du bruit et a découvert une lettre contenant des menaces de mort visant Manuel Navarte et lui-même. La lettre indiquait qu’ils disposaient de trois jours pour quitter la région et que, s’ils ne s’exécutaient pas, ils en subiraient les conséquences. En voici un extrait : « Ces saletés de bulletins d’information [dans lesquels] vous ne faites que des critiques négatives […]. Vous ne savez pas ce qui vous attend, nous avons des photos et des vidéos de vous. » L’auteur a précisé que les menaces provenaient d’un « escadron de la mort ».

Le 2 mai à 20 heures, Pablo Ayala a reçu sur son téléphone portable deux SMS envoyés par Internet et signés « escadron de la mort ». Voici le contenu de l’un d’eux : « À partir de mercredi, si tu es toujours à la station de radio, tu vas le regretter. Tu nous as fait perdre patience, on va voir ce qu’il te faudra pour arrêter de parler. »

Le même jour, également vers 20 heures, Marixela Ramos, une réalisatrice de Radio Victoria, a reçu deux SMS de menace, dont celui-ci : « Tu sais idiote, nous savons où tu vis […]. Arrête ce bulletin d’information que tu coordonnes, tu as aussi une fille. »

Le 4 mai, le personnel de Radio Victoria a tenu une conférence de presse à San Salvador, la capitale, au sujet des menaces reçues. Quelques heures plus tard, à 20 heures, Pablo Ayala et Marixela Ramos ont reçu deux SMS de menace. Voici le message adressé à Pablo Ayala : « Aujourd’hui, tu devrais déjà être parti comme on te l’avait ordonné. Si tu ne l’as pas fait, ce n’est pas un problème, on va finir notre travail. »

La Commission interaméricaine des droits de l’homme a estimé que la menace pesant sur les membres du personnel de Radio Victoria était suffisamment grande pour ordonner des mesures conservatoires obligeant les autorités à assurer leur sécurité.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS (en espagnol ou dans votre propre langue) :

• demandez qu’une enquête indépendante, minutieuse et impartiale soit menée sur les menaces reçues par le personnel de Radio Victoria, que les conclusions en soient rendues publiques et que les responsables présumés de ces agissements soient traduits en justice ;
• exhortez les autorités à prendre des mesures immédiates pour fournir une protection complète à ces personnes, dans le respect de leurs souhaits et conformément aux mesures conservatoires ordonnées par la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 21 JUIN 2011 À :

Procureur général Romeo
Benjamín Barahona Meléndez
Fiscalía General de la República Final 4ª Calle Oriente y 19ª Av. Sur, Residencial Primavera, Santa Tecla, La Libertad, San Salvador, Salvador
Fax : +503 2523 7421
Formule d’appel : Estimado Sr. Fiscal, / Monsieur le Procureur général,

Directeur de la police nationale
Carlos Antonio Ascencio Giron
6ta. Calle Oriente entre 8va y 10ma Ave. Sur # 42 Barrio La Vega, San Salvador, El Salvador
Fax : +503 2527 1145
Formule d’appel : Estimado Sr. Comisionado, / Monsieur,

Copies à : Radio Victoria Av. José Matias Delgado #47 Victoria, Cabañas, El Salvador Courriel : radiovictoriapopular yahoo.es

Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques du Salvador dans votre pays.

Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.

INFORMATIONS GÉNÉRALES

Amnesty International a publié plusieurs actions urgentes sur la situation de défenseurs des droits humains et de journalistes dans le département de Cabañas (Salvador) entre 2009 et 2011.

Gustavo Marcelo Rivera, militant écologiste, a été tué le 30 juin 2009. La même année, un de ses frères, Ramiro Rivera, un dirigeant associatif qui luttait contre l’impunité régnant autour de cet homicide et s’était opposé à une exploitation minière dans la région, a survécu à une agression armée en août avant d’être tué en décembre. En août 2009, Hector Antonio Garcia Berríos a été informé par une de ses connaissances que si Miguel Rivera (un des frères de Gustavo Marcelo Rivera) et lui continuaient de tenter d’obtenir justice pour l’homicide de Gustavo Marcelo Rivera, leurs vies seraient en danger (AU 223/09, AMR 29/001/2009, 27 août 2009).

Le 23 janvier 2011, des menaces de mort ont été adressées par téléphone à Hector Antonio Garcia Berríos, militant associatif et avocat spécialiste des droits humains dans le département de Cabañas, au Salvador (AU 13/11, AMR 29/001/2011, 25 janvier 2011). En décembre 2009, des membres du personnel de Radio Victoria ont reçu plusieurs menaces par téléphone et par courriel.

Le 26 décembre 2009, un autre membre du Comité environnemental de Cabañas a été tué : Dora Alicia Recinos Sorto, qui était enceinte de huit mois, a été abattue et son enfant de deux ans a été blessé (action complémentaire sur l’AU 223/09, AMR 29/001/2010, 4 janvier 2010).

AU 131/11, AMR 29/002/2011, 10 mai 2011

https://www.amnesty.org/en/library/a...