Sur instructions du Président Zine El Abidine Ben Ali, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, a ouvert vendredi en fin d'après-midi, la 25ème session des Journées de l'Entreprise, organisées, les 10 et 11 décembre courant, au port "El Kantaoui", à Hammam-Sousse, à l'initiative de l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE), sous le haut patronage du Président de la République.
Le Premier ministre a salué, dans une allocution prononcée, à cette occasion, le choix du thème de cette session : "L'entreprise face à ses défis", à la lumière, notamment, des répercussions de la crise économique mondiale et des défis qu'elle pose à l'entreprise et à l'économie nationale, en cette phase transitoire.
Le Premier ministre a mis en valeur les efforts déployés par l'Etat afin de surmonter les répercussions de la crise mondiale, s'agissant, notamment, des réformes et des programmes mis en place à l'effet de relever les défis engendrés par la conclusion, en 1995, de l'Accord d'association avec l'Union Européenne (UE).
M. Ghannouchi a rappelé que la période, 1996-2010, a été riche en réformes et mesures, qui ont mis l'accent sur la consolidation des attributs du développement global, l'amélioration du climat des affaires et des conditions d'investissement, de production et d'exportation au profit de l'entreprise, relevant, dans ce contexte, la révision des législations à caractère économique et financier, dans le sens de leur simplification et de leur harmonisation avec les législations européennes.
M. Mohamed Ghannouchi a fait observer que les indicateurs enregistrés au cours de la période 1995/2010 ont été probants, au vu de la création de 900 mille postes d'emploi, de l'augmentation des investissements étrangers, qui représentent, désormais, 4% du PIB, alors que ce volume ne dépassait pas les 2%.
De même, les exportations sont devenues, aujourd'hui, a-t-il dit, un levier majeur de développement et contribuent, à hauteur de 26%, au taux de croissance, parallèlement à la baisse de la dette extérieure de 54%, en 1995, à 37%, en 2010, ainsi que de la réduction de la dette publique à moins de 40% du PIB.
M. Ghannouchi a indiqué que les réformes ont touché, durant cette période, le champ social, dans le but de garantir un partage équitable des fruits de la croissance, et de mettre en place une série de mécanismes d'encadrement de l'ensemble des catégories sociales, tout particulièrement, les catégories à besoins spécifiques.
Le Premier ministre a souligné que l'Etat a focalisé ses efforts sur le renforcement de l'infrastructure, l'amélioration du climat des affaires et des investissements, l'encouragement du secteur privé à investir dans les secteurs prometteurs et sur l'incitation des entreprises à acquérir les capacités requises pour interagir avec exigences de la mise en place d'une zone de libre échange avec l'Union Européenne et d'autres pays amis.
M. Mohamed Ghannouchi a affirmé que l'entreprise tunisienne s'engage, aujourd'hui, dans une nouvelle phase riche de défis, qui exige, en premier lieu, un approfondissement de l'insertion dans l'économie mondiale, à travers l'impulsion du libre échange dans les industries manufacturières et dans le secteur des services, l'objectif étant d'offrir des opportunités d'emploi au profit des diplômés du supérieur.
De plus, cette étape implique l'acquisition par l'entreprise de la capacité d'accueil des demandes additionnelles des diplômés du supérieur et de compter davantage sur les compétences, hautement, qualifiées.
M. Mohamed Ghannouchi a fait remarquer que la prochaine étape sera marquée par l'émergence de nouveaux défis, qui provoqueront une profonde mutation au niveau de l'équation de développement en Tunisie, ajoutant qu'en dépit de l'amélioration des indicateurs inhérents à l'entreprise, il n'en demeure pas moins qu'elle est encore sujette à certaines carences.
Il a précisé, à ce propos, que la majorité des entreprises, en Tunisie, sont de petite taille et à caractère familial, souffrant, également, d'un taux d'encadrement limité, estimé à 10% dans les entreprises du secteur privé.
M. Mohamed Ghannouchi a souligné que la productivité de l'entreprise tunisienne est faible comparée à celles des pays industrialisés (écart de 5%), indiquant que la majorité des entreprises ne sont pas cotées en bourse dans la mesure où, sur les 6000 entreprises, 56 seulement sont cotées en bourse.
Le premier ministre a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité de relever le défi de la compétitivité qui nécessite l'accélération du rythme de la mise à niveau, l'amélioration de la qualité et la conformité aux normes internationales et environnementales.
M. Ghannouchi a souligné que l'objectif pour les prochaines années consiste à améliorer la productivité et de situer sa contribution à hauteur de 50% du taux de croissance, réaffirmant le souci de l'Etat de mettre en place une plate-forme adéquate permettant de gagner cet enjeu, à travers le développement de l'infrastructure de base, la réhabilitation des zones industrielles, la multiplication des spécialités scientifiques porteuses au sein des établissements de l'enseignement supérieur, outre, le maintien des équilibres globaux et le cadre général économique.
S'agissant de l'accès des entreprises tunisiennes aux marchés étrangers, le premier ministre a indiqué que ce défi commande aux entreprises de diversifier leurs campagnes de publicité et de marketing et d'oeuvrer à mieux se positionner sur les marchés et à développer leur insertions dans les réseaux internationaux de distribution.
Il a fait remarquer, à ce propos, que le 3ème programme d'accès des entreprises aux marchés étrangers qui bénéficiera à plus de mille entreprises tunisiennes ne manquera pas de conforter leur présence dans les expositions internationales et de nouer des alliances économiques avec des entreprises étrangères.
M. Ghannouchi a relevé la nécessité de développer des efforts de sensibilisation afin de souligner que l'avenir de l'entreprise commande de renforcer le niveau de sa gouvernance et son aptitude à assurer une bonne gestion de ses affaires, ce qui exige, a-t-il précisé, de consolider sa comptabilité, d'adopter les règles de la transparence, d'œuvrer à créer des Sociétés holding et de veiller à mettre à niveau ses ressources humaines, notamment, dans un pays qui consacre plus de 7% de son produit intérieur brut au secteur de l'enseignement.
Le Premier ministre a affirmé que l'appui à la création et à l'innovation technologique et l'inscription de la recherche scientifique au service de la compétitivité de l'entreprise, constituent des défis importants. Il a précisé, à ce propos, que la disponibilité de ressources humaines de haut niveau, la bonne gouvernance et la concorde nationale constituent autant d'attributs permettant de relever les défis qui se posent.
Il a ajouté que l'objectif fondamental consiste à ce que le développement soit fondé de manière croissante sur la création et l'innovation citant, à cet égard, les efforts déployés en vue de réaliser cet objectif à travers l'élaboration d'études pour développer les activités à contenus technologiques élevés, à l'instar des industries manufacturières et des secteurs des services, tels le tourisme, la santé et l'offshoring.
Le Premier ministre a fait part de sa ferme conviction que l'ensemble des mesures annoncées dans le discours du président Zine El Abidine Ben Ali à l'occasion de la célébration du 23eme anniversaire du changement permettront de renforcer les potentialités de la destination Tunisie à polariser l'investissement étranger.
Il a cité, à cet égard, la décision de créer "la Cité de Tunis de la technologie" et la mise en place de programmes en vue de la généralisation des pôles et des centres technologiques dans toutes les régions du pays.
Le premier ministre a affirmé, en conclusion, que gagner les paris qui se posent dans le contexte international actuel demeure une responsabilité collective assumée par l'Etat et l'entreprise sur le même pied d'égalité.
Il a réaffirmé, à ce propos, que l'entreprise de demain se doit d'être encore plus intégrée dans le tissu économique et de disposer d'une plus grande productivité, à la faveur des compétences dont elle dispose tout en veillant à s'insérer dans le marché international et à adopter le choix de la création et de l'innovation. Il s'agit de défis et d'objectifs a encore précisé le premier ministre qu'on se doit de gagner afin de relever le défi de l'emploi, d'ancrer les acquis des réformes et de la modernisation et de promouvoir le pays aux plus hauts niveaux parmi les Nations avancées.
(TAP)
Cet article est repris du site https://www.infotunisie.com/le-premi...