Le chef de l’Etat est bien conscient de sa situation actuelle. Depuis plus d’une année, sa popularité est en baisse avec une folle détermination des populations pour l’alternance en 2011. Cet engagement du peuple de rompre les amarres avec le régime du Changement est l’expression même des nombreux déboires et autres mésaventures enregistrées tout au long du quinquennat de Boni Yayi.

La coalition de l’opposition renforce ses stratégies pour assurer la concrétisation du rêve de la plupart des Béninois. Face à ce déploiement digne de grands ensembles politiques, les Cauris connaissent une période de déperdition couronnée par de fortes déchirures. Mais, le malheur n’arrive jamais seul puisque cette situation a renforcé les liens d’amitié entre Boni Yayi et certains de ses alliés politiques pour la plupart ouvriers de la 36ème heure. Ces derniers sont les rares hommes politiques élus ou transférés sur la liste FCBE qui continuent par faire rêver Boni Yayi. Les vrais artisans de sa victoire en 2006 lui ont unanimement tourné le dos en laissant place à une race d’apprentis politiques.

On a comme l’impression que le leader des Cauris ne se rend pas compte de sa sollicitude légendaire à la veille des élections. Et pour cause ! La mouvance croit encore à une possible course en avance de Boni Yayi à la fin des élections. On peut lire dans certaines déclarations que c’est purement une utopie de politiciens véreux dos au mur. En annonçant que Boni Yayi sera en tête dans la Donga au premier tour, El Farouk Soumanou donne la preuve que la mouvance cherche un brin d’espoir pour apporter un courage psychologique au chef de l’Etat. De toute évidence, la force politique dominante dans cette région est connue de tous. Même l’Union fait la Nation reconnaît la maîtrise de cette région du pays par ses partenaires de la coalition ABT. Il semble donc impossible que cette volonté se manifeste en actes. Le schéma s’observe dans les autres grandes villes du pays où l’opposition est indétrônable. Les agissements de la mouvance ne sont donc que des symboles de la crainte qui secoue la machine de Boni Yayi.

Jean HOUESSOU