24 June 2011
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11. Intelligence stratégique : La mort de Ben Laden
source : Alliance Geostrategique
Publié le 6 March 2010, dans la rubrique Intelligence stratégique..  Send this article by mail Send

La nouvelle est tombée cette nuit, de la bouche même du président américain: Ben Laden aurait été tué au Pakistan et son corps serait aux mains des Forces Spéciales US. Immédiatement, des foules immenses se sont rassemblées devant la Maison Blanche pour célébrer ce succès. Au-delà de l’évènement, et du symbole que représente la mort -tant de fois annoncée- de Ben Laden, il a semblé pertinent de revenir sur trois points pour en donner le sens.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

1) Comment expliquer ce succès après tant d’années d’efforts et d’échecs?

En dépit de la rhétorique du Président Bush, l’objectif contre-terroriste était progressivement passé à l’arrière-plan au regard de la contre-insurrection. Depuis mars 2009, le but politique de Obama a au contraire consisté à cibler Al Qaeda et son chef, dans l’idée de stabiliser le Pakistan. La longue, et douloureuse, révision stratégique de l’année 2009 semblait avoir consacré la victoire d’une stratégie contre-insurrectionnelle. Toutefois, l’idée d’une complémentarité avec le contre-terrorisme n’a jamais été abandonnée. Bien au contraire, l’évolution des opérations militaires -notamment depuis le remplacement de McChrystal par Petraeus- a montré que ce dernier volet passait progressivement au premier plan, les attaques de drones et les raids des forces de poursuite de la CIA se multipliant. Bien plus, l’idée d’amener le gouvernement et l’armée pakistanaise à coopérer et à lutter contre AQ a fait son chemin et est devenue l’axe d’effort de la stratégie « Af-Pak ». Dans ces conditions, l’évènement n’apparaît pas aussi incongru qu’au premier abord.

2) une opération de communication politique?

L’annonce intervient en même temps que celle concernant le remaniement ministériel au sein de l’appareil de Défense américain. La nomination de Léon Panetta -ancien directeur de la CIA- à la place du Secrétaire Gates au DoD, et celle de David Petraeus à la tête de l’Agence montre combien cette inflexion contre-terroriste est une réalité pour l’Administration. La concomitance des annonces n’est pas le fruit du hasard. Elle installe Obama dans la posture du Président victorieux et du Commandant en Chef, notamment après les critiques formulées dans la presse et au sein du monde des analystes de la défense aux Etats-Unis lors de la révision stratégique de 2009, et depuis dans sa conduite de l’intervention américaine en Libye. Bien plus, elle est susceptible d’enrayer la chute du Président dans les sondages concernant sa manière de mener sa guerre. Enfin, on ne saurait oublier non plus qu’elle s’inscrit dans la volonté de compromis et de consensus recherchée par Obama dans les relations houleuses entre ses conseillers civils (même ex-militaires comme l’ancien Conseiller à la Sécurité Nationale Jim Jones) et les militaires (notamment Mullen et, justement, Petraeus). Au terme de cette année 2010-2011, l’appareil de Sécurité Nationale américain apparaît complètement transformé, l’ensemble des titulaires choisis lors de l’élection ayant changé. Ces modifications en profondeur indiquent la volonté de se présenter à la réélection en position de force.

3) « Justice est faite »

Plus profondément, le discours d’Obama recèle une information essentielle qui donne un autre sens à cette « frappe ciblée ». Alors que, il y a 8 ans, le président Bush annonçait la « mission accomplie » lors de la chute du régime de Saddam Hussein, Obama emprunte une formule davantage Schmittienne. « Justice est faite »: on peut interpréter la formule comme le souci de donner du sens aux opérations militaires conduites depuis le 11 septembre, et aux quelques 4500 morts qu’elles ont provoqués. Au-delà de la pure rhétorique émotionnelle ou politique, il est cependant loisible de voir dans cette déclaration la permanence d’une « culture de guerre » américaine forgée sur la Frontière et marquée au coin d’une vision normative des relations internationales. Cela doit nous immuniser contre l’idée vite préconçue d’un Président Obama réaliste à l’opposé du « Wilsonisme botté » de George Bush. Ces deux traditions appartiennent en propre à la culture stratégique dominante des décideurs américains et à l’imaginaire hégémonique de la Sécurité Nationale aux Etats-Unis.

Stéphane Taillat

Addendum:

L’annonce fait du bruit sur Twitter au Pakistan et dans les pays musulmans: « Actually it IS Islamically Appropriate, this burial at sea. Very unique circumstances. See 624 https://t.co/Hx7ZhlD « 

Cet article est repris du site https://alliancegeostrategique.org/2...

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