Comment et pourquoi la Russie a développé une forme de « cyberguerre open source ».
Cybercrimes sans châtiments
En Russie, le boom du hacking eut lieu après la crise financière de 1998 : des myriades de petites et de grandes entreprises mirent la clé sous la porte, délaissant des masses de programmeurs-développeurs sur le carreau. Aujourd’hui encore, plus de la moitié des étudiants en sciences et en technologie ne trouvent aucun débouché à leur sortie des amphithéâtres. Pourtant, les universités sci-tech russes forment remarquablement bien et contournent le manque de ressources avec une ingéniosité incomparable. À défaut d’être absolument paritaires, leurs effectifs féminins sont bien plus élevés que ceux ouest-européens. Un héritage égalitariste de l’ère soviétique ? Orbitant autour des campus ou proposant des offres d’emploi en ligne, des chasseurs de « cyber-têtes » offriront des opportunités de carrières inespérées à ces diplômés en mal d’avenir.
Selon le Centre de Recherche en Criminalité Russe et Eurasienne, la très grande majorité des entreprises cybercriminelles russes sont créees et dirigées par des diplômés en informatique et/ou d’école de commerce. Très peu de mafieux endurcis car aisément repérables et insuffisamment compétents en informatique, très peu de hackers car trop geek et pas du tout gestionnaires. Néanmoins, l’apport en capitaux des premiers est indispensable, l’apport en industrie des seconds est incontournable, l’ensemble étant fortifié par un jeu de relations bien placées. Certaines cybermafias sont les divisions informatiques des fameuses mafias russes. La plus connue d’entre elles est le Russian Business Network (RBN) purement issu des protocoles Internet, fondé et dirigé par un certain Flyman, neveu d’un puissant homme politique russe et donc à l’abri des forces de sécurité et des poursuites judiciaires.
Les personnels de ces « entreprises virtuelles agiles » sont composés de garçons et de filles diplômés, compétents, mignons, joviaux, cheveux clairs, yeux verts, casiers judiciaires vierges… et parfois mineurs car dans le hacking, la valeur n’attend pas forcément le nombre d’années. Ceux qui n’ont pas été recrutés sur le parvis de la fac obtiendront rapidement l’adresse d’une shkola hackerov : des cours particuliers de hacking fournis par un professeur de programmation-
Cet article est repris du site https://www.alliancegeostrategique.o...