1 November 2010
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11. Intelligence stratégique : L’artillerie lacustre américaine au Vietnam
source : Alliance Geostrategique
Publié le 6 March 2010, dans la rubrique Intelligence stratégique..  Send this article by mail Send

Cet article s’inscrit dans la continuité de l’étude de cas de Stéphane Mantoux sur l’artillerie américaine durant le siège de Khe Sanh. En plus d’un bond en arrière de quelques années, le lecteur quitte les hauts-plateaux de la province de Quang Tri pour rejoindre les rizières et les canaux du Delta du Mékong au Sud. Pour que les troupes au sol opèrent sous le parapluie protecteur d’un appui-feu sur commande, l’artillerie américaine s’efforce de s’adapter à un environnement opérationnel exigeant.



Dans cette région, l’hydrographie et la végétation afférente compliquent le déroulement des opérations. Rien que pour la mobilité, les unités peuvent emprunter les rares axes en dur rendant les mouvements prévisibles, et donc dangereux, s’affranchir de ces voies grâce à des véhicules blindés amphibies particulièrement lents ou alors être déposées grâce à des hélicoptères de manœuvre, ressources comptées même au Vietnam terrain de jeu privilégié de l’aéromobilité.


Des problématiques similaires se font jour pour l’artillerie. Les axes supportent rarement le poids des automoteurs d’artillerie, les pièces tractées ne peuvent être mises en batterie dans les rizières trop meubles et tous les modèles d’hélicoptères ne peuvent transporter sous élingue ces bouches à feux. De plus, les canons ne peuvent être placés sur les rares zones sèches où sont généralement construits les villages sans entraîner le départ des paysans locaux importunés par cette dérangeante présence.


Afin d’assurer la permanence de l’appui-feu dans les meilleures conditions, des plateformes, emplacements d’artillerie en kit, sont conçues et sont aérotransportables par un hélicoptère Chinook. Quatre pieds permettent de stabiliser dans la boue des rizières un plancher carré de 6 à 7 mètres de côté. Un deuxième hélicoptère dépose ensuite un canon M102 de 105 mm, avec l’équipe de pièce et les munitions nécessaires. Peu protégé des coups adverses, ce système permet néanmoins de bâtir une base fixe et sommaire d’appui feu.


L’artillerie s’adapte encore un peu en parallèle de la mise sur pied d’une Task force apte à combattre sur les cours d’eau intérieurs. Elle est armée par la 2nde Brigade de la 9ème Division d’infanterie et par la Flottille d’Assaut n°1 de l’US Navy. C’est en quelque sorte la réapparition des Dinassaut français de la Guerre d’Indochine ou division navale d’assaut. Cette marine en kaki, par rapport à la marine en blanc sur mer, dispose aussi d’éléments d’artillerie.


À partir de 1966, le 1st Battalion du 7th Artillery transforme des péniches de débarquement (type LCM-6) en base mobile d’appui-feu pour ces canons M101A1. Les problèmes de stabilité sont difficilement résolus. Les barges flottantes du 3rd Battalion du 34st Artillery se révèlent plus efficaces.


Construites à partir de pontons fournis par l’US Navy et reliés entre eux, ces plateformes mesurent environ 28 mètres de long sur 8 de large. Un blindage de fortune assure une relative protection pour un poste de tir, une soute à munitions, une zone vie et deux emplacements de pièces d’artillerie.



Trois barges et cinq péniches (modèle LCM-8) forment une flottille type. Trois péniches servent de bateaux pousseurs pour les barges, une autre de centre de commandement et la dernière de transport de munitions. Une fois arrivées sur la zone de tir, les barges sont calées contre les rives et peuvent alors fournir un appui-feu à 360° et même en tir direct.


Dans ces quelques cas, artillerie de marine, aérotransportée ou de forteresse conjuguent leurs efforts pour former des adaptations ponctuelles répondant à un contexte spécifique. Grâce à ces innovations, les troupes au sol progressent un peu plus à portée de tir, gage de confiance pour le fantassin. Ce ne sont pas ces improvisations qui permettent de gagner une guerre, elles sont à mettre à leur juste place, rangées dans le panthéon des bonnes idées du moment.


F. de St V.,Mars Attaque

Source principale :


OTT Ewing (Major-General), Field Artillery: 1954-1973, Vietnam studies, Department of The Army, Washington D.C., 1975.


Cet article est repris du site https://www.alliancegeostrategique.o...

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