Parler de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap en institution n’est pas aisé. Il s’agit d’un sujet délicat, difficile à aborder en raison de sa complexité. Pour autant, cette question y est très présente, ici comme en milieu ordinaire puisque la personne en situation de handicap comme tout être humain, est un être sexué. Cette dimension importante de la personne s’exprime de manières diverses telles que le désir amoureux, la formation des couples, la survenue d’une grossesse mais aussi sur un versant plus négatif dans des relations de sujétion ou de passages à l’acte violents. Á travers ces différentes expressions, et de ce que notre société autorise en la matière, c’est toute notre démocratie et sa modernité qui est interrogée. La question du corps interpelle également le professionnel de par sa proximité corporelle quotidienne notamment avec les personnes les plus dépendantes. Dans une société où l’on parle d’intégration de la personne en situation de handicap, de respect de la personne dans sa globalité, on ne peut omettre d’aborder cette question, chacun ayant droit à une vie sexuelle et affective épanouissante. Face à cela, chaque institution est amenée à travailler cette question sur un mode qui lui est propre. Comment, au travers de leurs missions d’accueil, d’accompagnement des bénéficiaires, répondent- elles aux questions que pose la survenue de la sexualité dans la vie quotidienne ? Penser l’institution, s’interroger sur ses propres pratiques en fonction de cette réalité sexuelle est donc nécessaire avec, entre autres, une ouverture sur la question de l’assistance sexuelle.
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