17 décembre 2010
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Algérie : L’Algérie doit « travailler » avec ses voisins
source : El Watan - Actualité
Publié le 8 novembre 2010, dans la rubrique Algérie..  envoyer l'article par mail envoyer par mail

Il a été observé en 2009 à Paris que les groupes liés à AQMI restent « concentrés » en Algérie, mais ont développé des actions dans le Sud. L’Algérie doit « travailler étroitement » avec ses voisins pour contrer l’action d’Al Qaîda au Maghreb (AQMI). C’est la conclusion d’une réunion qui a eu lieu à Paris en septembre 2009, qui a regroupé les représentants des gouvernements américain, britannique et français ainsi que de hauts responsables de l’Union européenne.Le contenu de cette rencontre est dévoilé par un câble détaillé de l’ambassade des Etats-Unis à Paris, daté du 30 septembre 2009, révélé par WikiLeaks.

La délégation américaine était menée par Johnnie Carson, sous-secrétaire d’Etat en charge des Affaires africaines et composée de représentants des différentes agences de renseignements. Jacques Audibert, directeur général des affaires politiques et de sécurité au ministère des Affaires étrangères, dirigeait la délégation française. Stéphane Gompertz, directeur Afrique au même ministère, a d’emblée affirmé que la situation est source de préoccupation pour la France. Martin Julliard, chef de la section des menaces transnationales au Quai d’Orsay, a estimé que « l’agenda politique » d’AQMI n’est pas précis, voire pas compris.

« Il est vrai que AQMI cible les ressortissants occidentaux, mais il est clair qu’elle cherche à défier la légitimité des gouvernements ou des Etats », a-t-il noté. Les présents ont observé que les groupes liés à AQMI restent « concentrés » en Algérie, mais ont développé des actions dans le Sud.

« Ces groupes sont liés à leur direction du nord. Ils ont fait des percées en matière de recrutement particulièrement en Mauritanie. Ils ont élargi le périmètre de leur action. Leurs opérations sont devenues plus sophistiquées surtout l’année dernière », est-il noté. Selon les présents, AQMI connaît des divisions qu’il faut exploiter. Rémi Marechaux, conseiller Afrique du président Nicolas Sarkozy, a estimé que la bataille pour l’amélioration du développement des pays du Sahel est en phase d’être perdue en raison de l’accroissement des menaces sécuritaires dans la région. « Il n’y pas de solution sans l’Algérie », a déclaré Pascal Texeira, directeur des affaires stratégiques au ministère français de la Défense.

Il a remarqué que l’Algérie préfère s’associer à ses voisins et refuse la présence d’acteurs extérieurs à la région. Selon lui, Alger ne partage que partiellement les renseignements relatifs à la situation sécuritaire dans le Sahel. « L’Algérie veut d’autres formes de contre terrorisme », a-t-il noté. Johnnie Carson a observé qu’obtenir la coopération de l’Algérie était nécessaire. « L’Algérie doit être impliquée dans les efforts multinationaux. Elle doit coordonner ses actions directement avec le Mali », a-t-il préconisé. Des semaines après cette réunion, des militaires algériens s’étaient plaints, lors d’une rencontre avec le général William Ward, chef du commandement militaire pour l’Afrique, du manque de sérieux de Bamako dans la coordination de l’action anti-AQMI.

Les participants à la réunion de Paris avaient salué la décision de l’Algérie d’organiser un sommet sur la situation sécuritaire au Sahel (qui a eu au printemps 2010). Cependant, ils se sont interrogés sur « les objectifs » d’un tel sommet en soulignant « le manque » d’information sur son ordre du jour.

Pour rappel, Londres et Washington avaient, à l’époque, soutenu les déclarations du sommet d’Alger mais Paris s’était montré réticent. Paris, à travers le G8, a fait pression pour qu’un autre sommet soit organisé des mois plus tard, à Bamako, pour débattre de la situation sécuritaire au Sahel, en l’absence de l’Algérie. Les présents à la réunion de Paris ont estimé que les pays du Sahel saharien manquent de capacités militaires pour contrer la menace d’AQMI.

Une autre réunion a eu lieu en janvier 2010, à Paris, en présence du général William Ward, selon un autre câble de l’ambassade US à Paris. On y apprend que le président Sarkozy a déclaré que la France souhaite « une meilleure coordination et pas une compétition avec les Américains » dans le domaine de lutte contre le terrorisme. Le général a plaidé pour une présence occidentale discrète dans le Sahel, pour ne pas « nourrir un appel au djihad dans la région ». La forme de cette « présence » n’est pas précisée. « Nous devrions rester hors de portée des radars », a estimé Edouard Guillaud, conseiller militaire du président Sarkozy.  

Cet article est repris du site https://www.elwatan.com/actualite/l-...

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