C’est donc dire, que tous ceux qui ont été décorés, cette année, comme les années antérieures, sont de véritables méritants. Autrement des exemples, des leaders qui ont donné et qui continueront de donner l’exemple. Sur les chantiers du développement de la Nation qui leur a été reconnaissante. Malheureusement, et c’est le lieu de le dire, on a l’impression que la médaille ne porte plus sur la poitrine de certains qui la portent toute sa signification. Le débat a toujours été posé. Une médaille quelle qu’elle soit, ne doit pas se donner par copinage. Ce n’est pas un cercle d’amis qui doivent se les distribuer entre eux dans des salons ou des cabarets.

Autant le grand opérateur économique connu de tous en a droit, autant le grand commis assis dans son bureau avec une pile de dossiers en face ou l’agent de santé ou de sécurité qui passe des nuits blanches au compte de la Nation en ont droit, autant le petit producteur de coton, de sorgho ou de manioc de Banéré, de Tintinlou, le producteur de haricot vert de Titao, ou le producteur d’arachide de Garango ou de pomme de terre de Réo en ont droit. Parce que dans la petite zone où il est né et a grandi, où il produit depuis des années, il est un exemple pour les autres. On doit le lui reconnaître et le magnifier. Il porte en lui, dans son comportement, les valeurs qui fondent la persévérance, l’endurance, la continuité et le courage de bâtir son Faso. Sinon, à dire vrai, il y a des personnes, quand on les voit porter une médaille, on a envie de ne pas en porter un jour. Une médaille est le symbole d’une action menée sur le long terme au bénéfice du plus grand nombre, d’une Nation.

C’est pourquoi, il est important de le dire, après le cinquantenaire, après tous les engagements pris, plus rien en principe ne doit être comme avant. Nous devons désormais envisager l’avenir avec plus de sérénité, plus d’engagement et plus de volonté si nous voulons qu’à la célébration des 75 ans d’indépendance de nos pays, qu’à la célébration du centenaire de l’indépendance de notre pays, nos enfants disent de nous que nous avons été des modèles. Et cela commence par la cellule familiale au sein de laquelle, nous devons éduquer nos enfants dans le strict respect de nos valeurs. Celles qui fondent et font de nous des hommes travailleurs, des hommes dignes, des hommes courageux, en un mot des hommes intègres : des Burkinabé. Ce n’est sans doute pas un fait du hasard que le défilé du 11 décembre ait été ouvert par les enfants. Le signal est si fort que quelqu’un a dit, " ces Burkinabè-là voient très loin dans l’imagination ". Que Dieu fasse en sorte que nous voyions encore plus loin. Pour l’avenir de ce pays que certains croyaient qu’il est " condamné à scruter désespérément l’avenir ".

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso