En août dernier, Ousseynou Goumbala perdait son poste de directeur des Bourses au ministère de l’Enseignement supérieur. Hier, devant les députés, pour le vote de la seconde Loi de finances rectificative, le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, a donné les raisons de ce limogeage. Celui-ci serait lié à « des incohérences qui étaient visibles » dans la gestion des bourses des étudiants, mais aussi au projet de bancarisation qui avait « malheureusement beaucoup tardé à cause des tergiversations », non sans penser que « c’était fait volontairement ».
« Pour ce qui est des bourses, quand nous avons constaté qu’il y avait des incohérences dans le système, nous avons envoyé l’Inspection générale des finances pour vérifier les montants », a dit le ministre des Finances qui ajoute : « Mais, il y avait au moins des incohérences qui étaient visibles et qui ne nécessitaient pas que l’Inspection générale des finances donne les résultats de ses vérifications ». Ces « incohérences », d’après Abdoulaye Diop, ont été constatées avec « le projet d’externalisation des bourses » que le gouvernement envisageait et « qui a malheureusement beaucoup tardé à cause des tergiversations ». « Et l’on a pensé à un certain moment que c’était volontairement fait », a même poursuivi l’argentier de l’Etat qui indique que « le système fait que le ministère de l’Enseignement supérieur prend les décisions de bourses, les envoie au ministère des Finances qui les regarde, les vérifie avant de les envoyer à la banque qu’on a choisie ».
« Mais, poursuit M. Diop, on a constaté que jusqu’en juin, on continuait à recevoir des décisions de bourse. On s’est dit : ‘d’octobre à juin, comment ces étudiants ont fait pour vivre ?’ » Une interrogation qui s’imposait, à ses yeux, « parce qu’il n’y avait aucune contestation, aucune marche, aucune grève ». Ce qui signifiait que la Direction des bourses « payait » les étudiants. « On a demandé au Trésor s’ils ont reçu les états signés par l’ensemble des étudiants qui ont été payés jusqu’en octobre. Ils ont dit ‘non’. On les a réclamés, on ne les a pas eus », argumente le ministre de Finances.
Et c’est fort de ces constats que le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a été saisi pou démettre Ousseynou Goumbala. « Nous avons demandé au Premier ministre de prendre des mesures urgentes. Et il a pris les mesures, c’est-à-dire on désigne quelqu’un d’autre, en attendant que la vérification continue », a révélé Abdoulaye Diop qui précise toutefois : « Maintenant, est-ce qu’il y a des erreurs, est-ce qu’il n’y a pas d’erreurs ? Ce n’est peut être pas à moi de le dire, l’inspection nous le révélera. S’il y a des fautes ou des incohérences, on prend les mesures qu’il sied de prendre dans pareils cas. Mais pour le moment, je ne peux pas dire s’il y a des erreurs ou des fautes ».
Bachir FOFANA
source Le Populaire
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