Toutes mes félicitations à ces hommes et ces femmes que la Nation a récompensés avec de jolies médailles le mercredi 8 décembre dernier. La tradition a encore été respectée cette année. Mais parlant de tradition, il y en a une qui, loin d’être à féliciter, a néanmoins aussi été respectée : le cafouillage autour du "mangement". Si les années antérieures, ce sont certains invités (nombreux) qui n’ont pas du tout montré le bon exemple en ressortant du palais avec des sachets pleins de riz et de viande, cette année, c’est du côté des organisateurs de la cérémonie que tout n’a pas été "net net". En effet, il n’y a pas eu à manger pour tout le monde ! Et ma foi, les bouches ont été nombreuses à s’allonger de dépit. Pour ceux qui pensaient que Kosyam rime avec bombance, eh bien ! ils en sont pour leurs frais ! Ça leur apprendra à ne plus dire "hé, je t’ai vu au palais de Kosyam-là ; donc file les sous-là !". Mais peut-être aussi a-t-on voulu sacrifier à la sobriété cette année. En effet, ce serait paradoxal que, pendant qu’on crie à la vie chère dans tout le pays, on serve un repas de Maharadjah à cette cérémonie. Toutefois, même si j’admets qu’on ne puisse pas donner à manger à tout le monde, au moins qu’on lui donne l’eau de l’étranger. Je ne parle pas de ces eaux rouges, jaunes ou noires embouteillées. Non. Je parle de "l’eau simple" qui a, à un certain moment, manqué. Pourtant, l’une des valeurs qui caractérisent le Burkinabè et qui fait son renom hors des frontières, c’est tout de même l’eau de bienvenue. Mais à cette cérémonie de décorations, certains récipiendaires, ceux-là même qu’on a honorés, n’ont pas eu ce liquide naturel pour étancher la soif qui les tenaillait. Ce qui a fait dire ceci à une récipiendaire dépitée : "palais présidentiel et puis y a même pas eau pour boire !" Et elle a raison. Quatre heures d’attente, ça épuise, surtout qu’il leur a fallu marcher près de 500 mètres pour accéder au lieu où ils étaient censés pouvoir trouver à manger et à boire. J’ai eu pitié des personnes âgées. Certes, tous ne vont pas à cette cérémonie en ayant à l’esprit de s’empitrer ; c’est d’abord pour un événement : les décorations. Mais il faut bien arroser sur place cette décoration à la hauteur de l’événement. Pour tout dire, quelque chose n’a pas bien fonctionné dans le rouage de l’organisation. Si on ajoute à tout ce qui a été dit, les problèmes de sonorisation (le micro faisait autre chose qu’amplifier les voix des gens), la soirée ne fut pas des plus agréables pour nombre de récipiendaires. Il faut travailler à corriger cela pour les prochaines cérémonies de décorations. C’est vrai que les années passées, les invités se sont montrés exaspérants. Ce n’est toutefois pas une raison pour baisser les bras. Il y va de l’image de l’institution présidentielle. Remarquez, même les fous en parlent !
Le Fou
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