Les recettes totales du gouvernement du Nigeria proviennent à 95% de l’exploitation du pétrole et du gaz dans la région, mais la région du delta elle-même demeure en proie à la pauvreté. Lorsque le pétrole y a été découvert, en 1957, un avenir de richesse avait été promis à la région. Le contraire s’est produit, et de nombreux jeunes s’orientent vers une vie de délinquance pour parvenir à joindre les deux bouts dans cette partie troublée et instable du pays.
Chaque fois qu’un pipeline a été détruit du fait des troubles dans la région, cette destruction s’est traduite par la perte de nouvelles superficies de terres arables. Jusqu’à une date récente, la viabilité de l’agriculture était en déclin rapide.
Le Programme de développement des ressources naturelles à assise communautaire, appuyé par le FIDA, inclut une approche basée sur le développement communautaire (CDD), apportant des emplois rémunérés à des jeunes en situation difficile. Dans le cadre de ce programme, la communauté locale choisit des emplacements pour des activités de maraîchage de saison sèche, dont la gestion associe la main-d’œuvre locale et la fourniture d’équipement. L’objectif de ce programme d’exploitation agricole était d’encourager des jeunes à l’histoire perturbée de s’appliquer plutôt à la culture maraîchère, apportant ainsi une réponse à un triple but – réduire la migration, réduire la criminalité et améliorer les régimes alimentaires, et donc les niveaux de vie, des populations locales. "Avant l’intervention du programme, on avait observé que les gens mangeaient parfois du gari trois fois par jour, matin, midi et soir, ce qui constituait un régime essentiellement amylacé et exclusivement composé d’hydrates de carbone", déclare le représentant du programme, Jerus Uvieghara. "L’une des conséquences de ce type de régime alimentaire est que les enfants paraissent en mauvaise santé et souffrent de carences vitaminiques."
"Le crime le plus courant parmi la population ciblée avant le lancement du programme était la traite des enfants. Ils envoyaient les filles des communautés dans des grandes villes du Nigeria, comme Lagos et Abuja, pour servir d’aides ménagères. Parfois aussi elles étaient envoyées vers des pays voisins, avec la promesse d’y trouver des pâturages plus verdoyants. Mais elles se retrouvaient rapidement dans les rues, pour mendier ou se prostituer. Par conséquent, les enfants ont été confrontés dès leur jeune âge au côté sinistre de la vie dans les sociétés urbaines, avec pour résultats les grossesses adolescentes et la criminalité." Jerus Uvieghara, Représentant du programme Les cours d’eau permanents ont été aménagés en vue de la production, en saison sèche, de plantes comme le grassé (pourpier tropical), le ndolé, le gombo, le potiron et le poivron.
On a retenu 120 jeunes agriculteurs potentiels, qui ont été associés au processus de préparation, comprenant l’installation des pompes à eau, l’acquisition de l’équipement et les semis. L’impact du programme est déjà ressenti. Les jeunes qui y participent ont acquis un véritable sentiment d’appartenance, qui leur a permis d’assumer la responsabilité de leurs parcelles de légumes. "Protège ce qui t’appartient" est une formule populaire parmi ces jeunes. En outre, le pourcentage de ménages qui ne consommaient pas régulièrement de légumes est tombé de 97% à 21% au sein de la communauté Woda dans l’État de Cross River. Grâce à leur emploi rémunéré, les jeunes agriculteurs trouvent moins de temps à perdre pour s’adonner à leurs vices, et leurs niveaux de vie se sont considérablement améliorés. On a également relevé une augmentation de 25% du nombre de ménages possédant un compte d’épargne.
Bénéficiaires : 120 jeunes (48 hommes, 72 femmes) âgés de 25 à 40 ans
Calendrier : le programme a débuté en 2008 et se poursuivra jusqu’en 2013
Budget : 4 725 000 NGN
On pourra obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec :
Irene Jumbo-Ibeakuzie, ([email protected] ) Coordonnatrice du projet, CBNRMP-ND Nigeria
Jerus Uvieghara ([email protected]),
Cet article est repris du site https://www.fidafrique.net/article28...