Maurice Yaméogo fut le Premier président de la Haute-Volta indépendante (aujourd’hui Burkina Faso) de 1959 à 1966. Ministre de l’Economie agricole au sein du premier Conseil de gouvernement dirigé par Yvon Bourges, dernier gouverneur de la France d’Outre-mer en Haute-Volta (18 mai 1957), le futur président se retrouvera suite à un remaniement de février 1958 comme ministre de l’Intérieur sous les couleurs de l’UDV/RDA dans le cabinet du Conseil de gouvernement formé par Daniel Ouézzin Coulibaly. Le 21 octobre 1958, il accède à la présidence du Conseil de gouvernement de Haute-Volta, après en avoir assuré l’intérim, succédant ainsi au président Daniel Ouézzin Coulibaly, malade et qui en décèdera. Le 10 novembre 1946, il est élu député et représente le territoire de Côte d’Ivoire au parlement français en même temps que Félix Houphouët-Boigny, qui avait au préalable été élu député de la Côte d’Ivoire à la première Assemblée constituante française le 4 novembre 1945 et Philippe Zinda Kaboré. Non réélu en 1951, il est, de 1953 à 1956, sénateur du territoire de la Côte d’Ivoire. Lors des élections législatives du 2 janvier 1956 à l’Assemblée nationale française, il est, avec Félix Houphouët-Boigny, l’un des deux députés élus pour représenter la Côte d’Ivoire. Maurice Yaméogo se retrouve ainsi à la présidence du Conseil de gouvernement de la Haute- volta. C’est lui donc qui proclamera l’indépendance du pays le 5 août 1960 et qui, dans la foulée, demandera le départ des troupes françaises du pays.

3 janvier 1966-28 mai 1978 : L’ère du général Sangoulé Lamizana

Le 3 janvier 1966, le soulèvement contre le pouvoir de Maurice Yaméogo est populaire. Plus de 40 000 personnes au rendez-vous de la protestation. Les syndicats exigent la démission du président Maurice Yaméogo. Le colonel Lamizana, chef d’état-major qui jouait les médiateurs, va se retrouver chef de l’Etat. Il règne pendant 14 ans et organise des élections en mai 1978. Deux ans après, le 25 novembre 1980, le président Sangoulé Lamizana est débarqué par le coup d’Etat des colonels et Saye Zerbo a été porté à la tête du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN).

La république des colonels

Le colonel Saye zerbo préside le CMRPN, arrivé au pouvoir le 25 novembre 1980. Il est né le 27 août 1932 à Tougan. Diplômé de l’Ecole supérieure de guerre de Paris, il rentre au pays et devient ministre des Affaires étrangères de 1974 à 1976. Débordé par la tension sociale créée par les mesures du (CMRPN), il est débarqué le 6 novembre 1982 par le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. Jean-Baptiste Ouédraogo aura un règne de courte durée puisque le 17 mai 1983, son régime est secoué par une crise militaire. Le capitaine Thomas Sankara, alors ministre du gouvernement, est arrêté par un groupe de militaires. Cette crise va conduire à l’avènement de la révolution du 4 août 1984.

Le pouvoir des capitaines

Le 4 août 1983, les capitaines Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Henri Zongo et le commandant Lingani installent la Révolution démocratique et populaire(RDP). Au bout de quatre ans, la jeune équipe est décimée par une guerre de leadership. Le 15 octobre 1987, le capitaine Thomas Sankara est tué dans un coup d’Etat. Le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir. Il crée le Front populaire et instaure la rectification. En 1991, il conduit le pays vers l’ouverture démocratique et est élu président du Faso. Depuis, il est réélu régulièrement (1998, 2005,2010).

Synthèse de Abdoulaye TAO (Source : RFI, Petite académie, Assemblée nationale)

ENCADRE

50 ans chrono

5 Août 1960 : Accession de la Haute-Volta à l’indépendance. Maurice Yaméogo en est le premier président

3 janvier 1966 : Chute de Maurice Yaméogo. Le Colonel Aboubacar Sangoulé Lamizana prend les rênes du pouvoir

28 mai 1978 : Election d’Aboubacar Sangoulé Lamizana à la présidence de la Haute-Volta

25 novembre 1980 : Saye Zerbo devient chef d’Etat à la suite d’un coup d’Etat

8 novembre 1982 : Jean-Baptiste Ouédraogo devient chef d’Etat

4 août 1983 : Renversement du président Jean-Baptiste Ouédraogo, Thomas Sankara devient chef d’Etat

25 décembre 1985 : Conflit entre le Burkina et le Mali

15 octobre 1987 : Renversement du gouvernement de Thomas Sankara, Blaise Compaoré devient chef d’Etat