(AfriSCOOP & Agence) — L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a dénoncé jeudi à Abidjan la "multiplication" récente des violences perpétrées par les forces armées du président Alassane Ouattara, dans le sud du pays, qui ont fait au moins deux morts et plus de 75 autres blessées.
"La Division des droits de l’homme est particulièrement préoccupée par la multiplication d’incidents violents et attaques conduits par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci, pro-Ouattara) dans plusieurs villages", a indiqué Guillaume Ngefa, chef par intérim de la Division des droits de l’homme de l’Onuci, lors d’une conférence de presse.
M. Ngefa a cité notamment Dabouyo (sud-ouest, entre Sassandra et Gueyo), Yamanou (près de Daloa, centre-ouest), Sériyo (centre- ouest, entre Gagnoa et Gueyo), Bécouesin (sud, 24 km d’Akoupé), Domolon (55 km d’Abidjan) et Yakassé-Mé (50 km d’Abidjan).
Selon M. Ngefa, les incidents "les plus graves" se sont déroulés à Bécouesin, Domolon et Yakassé-Mé.
"A Bécouesin, des éléments des Frci ont investi le village et arrêté une vingtaine de jeunes, une autre personne battue est morte des suite de ses blessures", a-t-il rapporté.
A Yakassé-Mé, a poursuivi le chef de la Division des droits de l’homme, un vieillard s’est écroulé et est mort alors qu’il tentait de fuir des éléments des Frci qui avaient lancé une " opération de ratissage" dans le village. "Ces incidents ont fait au moins 45 blessés dont trois par balles", souligne M. Ngefa.
A Domolon, a-t-il encore dit, une incursion des Frci " officiellement à la recherche de cache d’armes s’est soldée par une trentaine de blessés". Guillaume Ngefa relève que ces incidents ont une "constance" à travers "l’utilisation d’armes lourdes, les arrestations massives de jeunes, les pillages et la fuite des populations vers la brousse".
Il demande que des "enquêtes immédiates et impartiales" soient menées afin que les auteurs de ces actes soient "identifiés, poursuivis et sanctionnés".
Selon de nombreuses organisations humanitaires et de droits de l’homme, les Frci regroupant la plupart des ex-Forces nouvelles (FN) du Premier ministre Guillaume Soro, seraient responsables du meurtre de nombreux pro-Gbagbo depuis qu’elles ont pris Abidjan en avril.
Les représailles déchaînées commises par les forces pro-Ouattara ont déjà entaché la nouvelle présidence, selon Human Rights Watch.
M. Ouattara a pris le pouvoir le 11 avril après que ses forces, soutenu par l’ONU et les troupes françaises, ont fait irruption dans Abidjan et capturé M. Gbagbo. Il a assuré que toutes les personnes ayant commis des violations des droits de l’homme seraient traduites devant la justice, y compris ses partisans.
Cet article est repris du site https://www.afriscoop.net/journal/sp...