Le Sida est une pandémie qui fait actuellement de sérieux ravages dans le monde, et, en République centrafricaine pour ce qui nous concerne, avec un taux de prévalence qui s’établit à 6,2 °/ plaçant le pays en tête des pays de la Sous-région.
Pour le Gouvernement centrafricain et la Section Centrafricaine du Réseau des Médias Africains contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme (REMASTP/CA), le Sida constitue l’ennemi commun qu’il faut coûte que coûte terrasser et vaincre. Certes, dans cette lutte, le levier le plus important est la prévention mais on ne doit pas passer sous silence, dans l’oubliette ou subrepticessement la question de la stigmatisation et de la discrimination des PVVIH-SIDA dans nos campagnes de sensibilisation
Ainsi, d’un point de vue psycho-réflexif, analyser les phénomènes sociaux de la stigmatisation et de la discrimination des PVVIH en Centrafrique et envisager d’éventuelles perspectives de luttes inhérentes est une manière parmi tant d’autres de riposter contre les catastrophes du VIH-SIDA en redonnant vie et espoir, confiance et sérénité aux PVVIH et en œuvrant pour que ces derniers soient considérés comme les autres malades : Pas d’approche spéciale.
Stigmatisation et discrimination
En effet, dans la problématique du VIH-SIDA, la stigmatisation est le fait de doter, d’indexer, le plus souvent avec mépris, une PVVIH-SIDA. « L’abîme appelant l’abîme », d’un tel acte vient un autre qui lui est connexe à, savoir la discrimination. Celle-ci est l’acte de séparer au sens négatif du terme.
Les causes
En ce qui concerne leurs étiologies, disons que la stigmatisation et la discrimination commencent par- la vulgarisation de la séropositivité d’une personne, sans son consentement et avec intention parfois perverse dans le sens de la calomnie. « C’est à ce niveau là que le bât blesse, lorsque nous faisions l’expérience douloureuse de la maladie ; c’est à ce niveau qu’on est plus stigmatisé et discriminé, lorsqu’on tombe ou devient malade du Sida, stipulait une de nos personnes ressources lors de la collecte des informations liées au VIH-SIDA dans le cadre de la formation liée au journalisme organisée par l’Institut Panos Paris en partenariat avec le REMASTP/CA.
Les conséquences
En ce qui concerne les conséquences, disons que les conséquences de la stigmatisation et de la discrimination sont la stigmatisation et la discrimination. Cette affirmation peut être appréhendée à deux niveaux :
Au niveau des PVVIH-SIDA et des Orphelins des victimes du Sida, on peut noter ce qui suit : isolement, désolidarisation du groupe (la personne infectée ou affectée rentre dans sa carapace, il se replie sur lui-même), refus de la prise en charge, évolution de l’esprit de vengeance par le commerce de sexe, conflits familiaux (divorces..), suicide, mort précoce, diabolisation du VIH-SIDA considéré comme une maladie extraordinaire, désertification des centres de dépistages devenus des musées morts, récupérations des orphelins à d’autres fins ( pédophilie, esclavage domestique, homosexualité...), amplification du phénomène des enfants soldats et des enfants de la rue, stigmatisation et discrimination à tous les niveaux ( écoles, hôpitaux, bureaux….).
Au niveau de la société, la stigmatisation, et surtout, la discrimination s’opposent aux principes d’équité et d’égalité entre les personnes, créent un malaise social : L’esprit de la solidarité, de la collectivité, de la communion et de l’unité se trouve sensiblement affecté. La tendance dans un tel contexte est à l’exclusion. On peut noter aussi les complexes de supériorité dans le sens ou le tuberculeux et le syphilitique se croient supérieurs aux malades du Sida ; ce qui normalement est archifaux.
En ce qui concerne la Législation, disons que la stigmatisation et la discrimination sont reprouvées par la Morale Chrétienne éclairée par la Loi divine et par la Législation Centrafricaine relative aux Droits et obligations des PVVI-SIDA. C’est à ce double titre que nous devrons légitimer et engager notre lutte contre la stigmatisation et la discrimination des PVVIH-SIDA. La grande question qui se pose de ce fait est d’ordre méthodologique. « Comment faire la lutte ? »
Disons à propos qu’il serait souhaitable d’inscrire cette thématique dans nos différents programmes radio-télévisés et dans nos rubriques. Parfois on néglige cet aspect de la question au profit des moyens de prévention et d’autres sujets lucratifs.
Les perspectives d’’avenir
on gagnerait beaucoup à faire des exposés débats sur les méfaits de la stigmatisation et de la discrimination des PVVIH sus évoqués avec des témoignages à l’appui, - à vulgariser la Législation Centrafricaine relative aux Droits et Obligations des PVVIH, laquelle est actuellement au frigo malgré sa jeunesse. Il faudrait donner vie à cette législation dont les Magistrats veilleront à sa stricte application. Les PVVIH, à leur tour, doivent aussi se plaindre auprès des autorités judicaires lorsqu’ils sont victimes ou subissent la stigmatisation et la discrimination.
Réunis en association, ils vaincront ces faits dont ils sont victimes par leur collaboration avec les passeurs des informations analysées, les communicateurs en liaison avec le REMASTP/CA et les hommes et femmes de bonne volonté.
Cet article est repris du site https://www.leconfident.net/COMBATTO...