Perçus comme des rampes idéales de lancement, les Cadres de concertation de la mouvance présidentielle deviennent un problème non résolu pour le Changement. Si l’initiative avait suscité au début, un enthousiasme débordant pour accompagner le chef de l’Etat, maintenant, c’est la méfiance et la médisance qui règnent dans certaines localités. Mieux, les partisans du chef de l’Etat ne s’adonnent qu’à une relation de méchanceté.
En vérité, au sein des cadres de concertation de la mouvance présidentielle, la relation qui s’établit entre le leader du Changement et la majorité de ses janissaires n’est pas bien définie. Mieux, la nature de la relation entre les groupes essaimés sur le terrain et le peuple dans la poursuite de l’objectif partagé n’est pas bien perçue. Mais au regard de la réalité du terrain, l’objectif projeté semble ne pas être l’objectif poursuivi.
En effet, si l’initiative des cadres suscite méfiance et médisance dans certaines localités, c’est parce que entre le prince du Changement et ses lieutenants, s’est établie une relation éphémère. Alors que cette dernière devrait être soutenue, afin que les feudataires aient autant confiance au chef et à la mission qu’il leur a confiée.
Finalement, les émissaires spéciaux ne s’adonnent qu’à une relation de méchanceté. Tout se manifeste par leur non capacité à fédérer et à mobiliser leurs énergies autour d’une action collective, la défaite de Boni Yayi en 2011. Cette option se traduit par une désignation formelle ou informelle, explicite ou implicite, des responsables de ces cadres de concertation dans la division. Il suffit de s’attarder sur ces désignations, où la majorité des membres ne reconnaissent pas certains des leurs comme leur leader légitime. De ce fait, ils ne peuvent lui déléguer leur pouvoir de décision.
Aussi paradoxal qu’elle puisse paraître, c’est qu’au même moment où leur leader dégage une petite sérénité, son camp est en mal d’inspiration. En effet, dans ses stratégies politiques pour conserver le pouvoir d’Etat en avril prochain, les envoyés de Yayi se sont offert le luxe, au lieu de baliser le terrain, de se retrouver dans des trébuchets. Et comme en politique, l’abnégation de soi- même n’est pas une vertu, mais une erreur fatale, les antipathies et sympathies symétriques se déroulent devant l’opposition qui a le vent en poupe.
Voilà comment avec les cadres de concertation qui devaient permettre à la mouvance présidentielle de ne pas confondre le devant et le derrière des dossiers de 2011, une absurdité politique leur donne le moyen de gaspiller leurs idées. Pourvu que la guerre des clans ne dégénère dans cette atmosphère où l’on aperçoit la carcasse des idées consumées à travers le feu d’artifice. Quand les lieutenants deviennent des guides de musée, il revient à Boni Yayi de tirer les conclusions et de les renvoyer de son salon de thé.
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